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27 septembre 2011

"SLICE" (2010)

« SLICE » est un thriller dont on pourrait dire qu'il est bourré jusqu'à la gueule, presque jusqu'au débordement. Bourré de références, de mélanges de genres, de styles différents. Un peu inégal donc, mais une fois qu'il est sur les rails, on ne peut pas lui reprocher de se dégonfler ! Jusqu'auboutiste, « SLICE » approfondit ses thèmes jusqu'à la nausée, jusqu'à atteindre une sorte de pornographie ‘gore’, pour s’achever par une séquence d’émotion pure, qui cueille complètement. Présenté comme un « SE7EN » thaï, le film est plutôt un mélange contre-nature de « STAND BY ME » et « THE CRYING GAME » à la sauce ‘snuff movie’.
C'est tellement violent, cru et frontal, tellement ‘too much’ que la première moitié se laisse regarder avec une sorte d’intérêt amusé, accentué par le dépaysement. Et puis, peu à peu, le doute s’insinue, le malaise s’installe et le grand coup de théâtre tombe brutalement. Mais avec une implacable logique narrative qui fait qu’on ne se sent pas blousé ni manipulé. À bien y réfléchir, le scénario ne pouvait pas se développer autrement. La construction qui fait avancer l’action à la fois dans le présent et en flash-back est savamment dosée, chaque séquence répondant à son pendant du passé et vice-versa. On suit la plongée du héros – personnage ambigu et peu sympathique à la base – dans les méandres de ses souvenirs, mais aussi de son inconscient. Et on se rend compte que les auteurs avaient donné très tôt toutes les clés du film. À chacun de décrypter. Une seconde vision s’impose sûrement et devrait révéler une foule de détails.
C'est dire que ce qui commence comme un film de ‘serial killer’ à l’Américaine, un brin naïf et convenu, sait évoluer vers tout autre chose. Et le personnage du pauvre petit ‘Nat’, victime-née, enfant battu si vulnérable, s’installe dans l’anthologie du néo-film noir. Ça va être difficile à oublier, cette histoire… Comme un cauchemar de fièvre particulièrement tenace.

2 commentaires:

  1. Bonjour,

    Je viens de le voir et j'ai beaucoup aimé (malgré la vf, en général je n'aime voir un film asiatique en vf!).
    J'avais oublié votre allusion à "The crying game" (que j'aime beaucoup) et du coup je me suis bien fais avoir par le coup de théâtre.
    Merci du conseil.

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  2. C'est bon de se faire "avoir", parfois !
    Vraiment un bon film.

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