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1 septembre 2011

BAD HENRY

Gros carton d’audience l’autre soir sur France 4 pour la diffusion de « IL ÉTAIT UNE FOIS DANS L’OUEST » suivie de « MON NOM EST PERSONNE ».
Le premier est un chef-d’œuvre (enfin) incontesté du western – italien ou pas – et le second est un film éternellement mal-aimé de la critique et adoré du public. Les deux sont l’œuvre de Sergio Leone, même s’il ne fit qu’écrire, produire et coréaliser le second. Ce qui n’est déjà pas si mal !
C'est la présence d’Henry Fonda dans les deux films qui fait le lien. Dans « IL ÉTAIT UNE FOIS DANS L’OUEST » il incarne Frank, le tueur le plus abominable de l’Histoire du western. On a beaucoup parlé de contremploi à ce sujet, en se référant aux rôles fordiens de l’acteur. Mais c'est oublier qu'il a déjà joué des ‘bad guys’ comme dans « LE MASSACRE DE FORT APACHE » ou plus récemment dans « 5 HORS-LA-LOI ». Leone exploite la personnalité naturellement froide et distante de Fonda, ne lui demande aucun effort de composition particulier. Avec une impressionnante économie de moyens, le comédien se glisse dans la peau de ce tueur d’enfants glacial et ambitieux, à la moue méprisante et dégoûtée.

Henry Fonda dans le flash-back de
"Il était une fois dans l'Ouest"



À bien y regarder, le Jack Beauregard de « MON NOM EST PERSONNE » n’est pas plus reluisant. C'est un ‘gunfighter’ vieillissant, qui semble moins dangereux parce qu'il porte des lunettes et aspire à la retraite. Le peu qu’on apprend de son passé ne joue pas en sa faveur : c'est un tueur professionnel, une sorte de continuation du Clay Blaisdell que joua Fonda dans « L'HOMME AUX COLTS D’OR » quinze ans plus tôt. C'est le regard idolâtre que porte sur lui son fan Terence Hill, qui donne à Beauregard une aura héroïque.
Car cette fois, le pistolero aux yeux turquoise n’est plus harcelé par un métis obsédé par la vengeance, mais par un admirateur qui rêve de le voir finir en beauté. Le résultat est le même : Fonda doit mourir à la fin. À part que dans « MON NOM EST PERSONNE », tout est pipé, truqué, biaisé et qu’un duel à mort s’avère n’être pas forcément mortel.
Oui, ‘Frank’ et ‘Jack’ sont bel et bien le même homme, vivant plus ou moins la même histoire. Mais pas de la même façon…

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