On met un petit moment à comprendre le sens exact de « CAROLYN VEUT DIVORCER », une comédie de mœurs située pendant la Grande Dépression et suivant les mésaventures d’un couple de jeunes mariés. Barbara Stanwyck est mannequin et gagne correctement sa vie. Quand elle épouse Gene Raymond, celui-ci l’oblige à démissionner. Incapable d’entrer dans la peau d’une femme au foyer, la jeune femme devient dépensière, irresponsable et se laisse draguer par un milliardaire alcoolique et fou d'elle. Jusque-là, on se dit que le propos est plutôt féministe et que l’époux est un crétin borné. Mais progressivement, le message se fait plus clair : c'est en voulant être indépendante et s’émanciper, que Stanwyck fiche son mariage en l’air et humilie son pauvre mari. Celui-ci devra aller jusqu'au divorce pour récupérer sa femme et lui faire jurer que dorénavant elle restera tranquillement chez elle à préparer à dîner, en attendant son retour. Non mais !
Tout cela est heureusement amusant grâce à un dialogue du tac-au-tac bien vu, des seconds rôles savoureux (comme l’inévitable Hattie McDaniel en cuisinière et même Ward Bond, figurant en flic). Stanwyck jeune et pétulante est irrésistible sans jamais forcer le trait, Robert Young est drôle en ivrogne mondain. Seul le dénommé Gene Raymond gâche la fête par son jeu outrancier, là où on aurait vraiment eu besoin d’un Cary Grant ou d’un James Stewart.
Barbara Stanwyck, Gene Raymond, Robert Young et Hattie McDaniel |
On est loin des comédies de Capra ou Preston Sturges, mais c'est enlevé, tellement daté que ça en devient pratiquement un document historique.
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