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16 septembre 2011

"THE MIRACLE WOMAN" (1931)

« THE MIRACLE WOMAN » n’aurait pas pu être signé par un autre réalisateur que Frank Capra. Il contient en lui les prémices de toute son œuvre à venir. Et surtout de « L'HOMME DE LA RUE », considéré comme son chef-d’œuvre.
Comme le futur ‘John Doe’ inventé de toutes pièces par une journaliste, Barbara Stanwyck incarne ici une évangéliste bidon, fabriquée par un manager peu scrupuleux. Le personnage est inspiré de la célèbre et sulfureuse Aimée McPherson. La jeunesse et la vigueur de la comédienne donnent un relief extraordinaire à cette Florence meurtrie par la vie, qui va prendre sa revanche sur les bigots hypocrites en vendant de la foi au kilomètre. Ses sermons ressemblent à un spectacle de cirque avec sa cage aux fauves, son orchestre, ses faux miracles à la chaîne. Elle profite pleinement de son statut de star médiatique, jusqu'à ce qu'elle croise la route d’un ancien aviateur devenu aveugle, qui va… lui ouvrir les yeux. Le plus troublant est que quelques années plus tard, c'est la même Stanwyck qui tiendra le rôle de la manipulatrice dans « L'HOMME DE LA RUE ».
Ici, avec un jeu sobre et émouvant de réalisme, qui n’a pas pris une ride (nous sommes tout de même en 1931 !), elle occupe l’écran avec une autorité inébranlable et parvient même à arracher à la mièvrerie ses scènes avec son amoureux non-voyant. Capra est déjà à l’aise avec les séquences de foule – magnifiquement maîtrisées et cadrées – ou avec l’incendie final, et son film annonce aussi très nettement « ELMER GANTRY, LE CHARLATAN » tourné quelques trente ans plus tard par Richard Brooks. « THE MIRACLE WOMAN » est un film remarquable, acide et incisif, qui porte à chaque plan la signature de son auteur.

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