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2 septembre 2011

"LES COMEDIENS" (1967)

Raymond Saint-Jacques menace Burton

« LES COMÉDIENS » inspiré d’un roman de Graham Greene, malgré son générique prestigieux et hétéroclite, ne parvient jamais à décoller et s’enlise tout doucement dans l’ennui le plus total. Pourtant Peter Glenville, auteur du magnifique « BECKET » crée une atmosphère singulière de désolation et d'abandon dans son décor (tourné au Dahomey et en studio en France) haïtien, digne d'une ville-fantôme. On a constamment la sensation d'une vaste scène de théâtre où s'agitent vainement des personnages dérisoires, voire pathétiques, comme Richard Burton hôtelier pleutre et franchement minable. Hélas, presque trois heures de ce régime (oui, oui, trois !), c'est tout de même beaucoup demander et le personnage de Liz Taylor, visiblement gonflé au scénario pour faire une belle affiche, finit de plomber le film. Replète et pomponnée, l'actrice a rarement été plus mauvaise. Par contre, Alec Guinness qui nage dans le Greene comme un poisson dans l'eau, est formidable en mercenaire ringard et mythomane. Les seconds rôles sont bien campés : Paul Ford et Lillian Gish en charmant vieux couple d'écolos yankee en goguette. Peter Ustinov par contre, très « tenu » (probablement trop !) par son réalisateur, dort littéralement debout. « LES COMÉDIENS » se perd en séquences répétitives, trop dialoguées, mais parvient à trouver de temps à autres, le ton juste, comme lors du discours de Burton, face aux troupes dépenaillées de rebelles à la fin : un régal de dérisoire et de cynisme. Ou dans l'inquiétante séquence de l'enterrement interrompu, ou celle des rebelles fusillés en pleine nuit devant la population. Ce n’est pas vraiment un navet, c'est – comme disent justement les anglo-saxons – un ‘misfire’.

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