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23 septembre 2011

POURQUOI BRONSON ?

Pourquoi Bronson ?
Alors qu’à la fin de sa carrière, il était unanimement rejeté et moqué par la critique internationale et les cinéphiles, alors qu’à 70 ans passés, il s’acharnait à jouer les flics et les vengeurs et se voyait relégué aux téléfilms bas-de-gamme, huit ans après sa disparition Charles Bronson est toujours aussi populaire. On le voit sur les deux années et quelques d’existence du « BLOG DU WEST » qui offre les références les plus complètes sur l’acteur : sa première place dans le nombre de visiteurs quotidiens n’a jamais varié. Quant à ses films, ils ne cessent de ressortir en DVD, en Blu-ray, des compilations de longs-métrages et même d’obscurs épisodes de séries télé sont éditées chaque année aux U.S.A. Quel autre acteur de cette génération peut se vanter d’une telle pérennité ? Eastwood bien sûr, mais plutôt grâce à sa carrière de réalisateur ‘mainstream’, l’acteur est aujourd'hui passé à l’arrière-plan. Avant Bronson, on ne peut guère trouver que Bogart.
Alors… Pourquoi Bronson ?
Notre hypothèse est que, peut-être, l'homme a laissé un arrière-goût de « pas assez ». Dans ses films les plus célèbres : « LES 7 MERCENAIRES », « LA GRANDE ÉVASION », « 12 SALOPARDS », il fait partie d’un groupe. Dans « IL ÉTAIT UNE FOIS DANS L’OUEST », le film de sa vie, il n’apparaît finalement pas tant que cela. Il fait de sporadiques mais indélébiles apparitions. C'est encore accentué dans « LES COLLINES DE LA TERREUR ». Dans ses autres grands rôles comme « LE PASSAGER DE LA PLUIE » ou « LE BAGARREUR », on le voit d’avantage, mais il parle peu. Et on ne sait pas grand-chose de lui ou de sa personnalité. Bronson a su se modeler un personnage unique au cinéma : le solitaire qui ne fait que passer. Sans attache, sans ami, souvent sans famille, il est mû par la vengeance la plupart du temps ou par la recherche obsessionnelle de l’indépendance comme dans « LE FLINGUEUR » ou « MISTER MAJESTYK ». On finit donc toujours un film de Bronson avec la sensation de ne pas le connaître (il est souvent soit anonyme, soit sans prénom) et d’avoir vu un fantôme taiseux traverser l’écran sans rien livrer de lui-même. Son jeu qualifié de « minéral » est la plupart du temps d’une sobriété confinant à la pétrification. D'ailleurs, Samuel Fuller dans un ouvrage, le compara à une statue. Bronson a figé définitivement son image avec « UN JUSTICIER DANS LA VILLE », alors qu’en y regardant de plus près, il n’était vraiment pas un choix idéal pour ce rôle. Mais – en tout cas dans le film originel – Paul Kersey mixait et cristallisait parfaitement ce mélange de guerrier indien et d’antihéros de ‘film noir’ qui fait la spécificité de l’acteur.
On n’explique pas aisément la mystique d’une star, mais concernant Charles Bronson, c'est encore plus irrationnel. Il n’a jamais été ce qu’on appelle un « grand acteur », ni un séducteur, ni un acteur-caméléon, il n’a tourné qu’une poignée de grands films et n’y tenait généralement pas le premier rôle. Et pourtant… Alors que tant d’autres ont disparu de la mémoire collective, il est toujours là. Aussi présent qu’un Steve McQueen. Et c'est tant mieux…

11 commentaires:

  1. Quand j'étais petit je voulais voir ses films mais ma mère me les déconseillait en me disant que ses films était de piètre qualité, en fait j'ai vraiment découvert Bronson il y a 10 ans et maintenant il fait partie de mes acteurs fétiches même s'il a de véritables daubes dans sa filmo.

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  2. C'est bien là une partie du "miracle" : il a survécu à une tripotée de navets hallucinante. Et on ne lui en tient pas rigueur...

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  3. J'ai découvert Bronson à la télévision dans "Chino", j'avait 10-12 ans... Je ne me suis toujours pas remise de sa présence.
    Aujourd'hui je suis une fan irreductible et, à un peu plus de 40 ans, je prends toujours plaisir à revoir ses meilleurs films.
    Je trouve que la télévision l'oublie un peu trop. C'est comme les autres "durs" que l'on ne voit plus : Lee Van Cleef, Coburn, Marvin, MacQueen.Ils étaient d'une autre trempe, mais un jour, la jeune génération les redécouvrira...Si les directeurs de chaines retrouvent la mémoire !

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  4. Heureusement, il reste les DVD...

    Coburn c'est vrai, est un peu oublié aujourd'hui. Mais les films de Marvin et à un degré moindre Van Cleef, continuent d'être réédités régulièrement à travers le monde.

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  5. Je ne pense pas qu il faille remonter jusqu a Bogart pour trouver un acteur populaire qui soit devenu une icone de nos jours,je pense plutot a Steve McQueen qui influence bon nombre de nos acteurs d aujourd hui et qui continue de faire la couverture de certains magazines trente ans après sa mort.Recemment on a meme donné son nom a un parc aux Etats Unis et on vient de sortir une pub TV inspiré de "L affaire Thomas Crown".De par sa personnalité et son charisme,McQueen est devenu avec le temps peut etre l acteur le plus moderne de "notre" époque.Si on a tellement de mal a trouver un acteur pour son biopic ce n est pas pour rien contairement a Dean,Monroe et autres.Contrairement a ce que dit Val;je n ai jamais vu autant de films de McQueen a la télé que ces derniers mois avec une mention particulière pour "Nevada Smith"multidiffusé.Pour la petite histoire,c est Dustin Hoffman qui était prévu pour "Un justicier dans la ville".Et pour en finir avec Steve McQueen,c est l immense Bette Davis qui disait"Tout ce que fait cet homme est authentique"Bel hommage..

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  6. La particularité de Bronson, en tant qu'icône, c'est que contrairement à McQueen, il n'a presque jamais été dans la liste "A" hollywoodienne et n'a tourné que des films de genre (ou presque), alors que McQueen est apparu dans des superproductions et d'énormes succès commerciaux.
    Fondamentalement acteur de série B, Bronson est un cas assez unique pour ce qui est de la popularité post-mortem.

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  7. Je te trouve injuste de considérer Charles Bronson comme un acteur de série B car je pense qu on ne se déplace pas au cinéma pour ce type de comédien si talentueux soit il!!Je me souviens d une époque ou il attirait les foules quel que soit le film qui était présenté et ca,a mon avis,c est le propre d une star.Bronson a ouvert la voie (malheureusement)a une pleiade de gros bras commencant par Stallone jusqu a Statham qui n ont jamais pu se hisser a son niveau c est dire qu il était haut mais ont contribué a rabaisser certains de ses films au rang de banalité.Alors,evidemment il n a fait qu un seul chef d oeuvre et son début de carrière a été laborieux mais il a créé une mythologie qui en a fait un personnage unique et encore une fois souvenons nous:aller voir un Bronson c était quand meme une fete.Existe t il un seul acteur de série B qui fait déplacer les foules,a mon avis je ne pense pas ..S il est encore si populaire c est parce que c etait une star,tout simplement..pas la meilleure;loin s en faut,mais une star pas un acteur de série B ou alors on a pas la meme définition de ce terme.

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  8. Tu prêches un convaincu.
    Mais quand je dis "acteur de série B", ça n'a rien de péjoratif. Devenu star, Bronson a fait le choix délibéré de ne pas accepter de films ambitieux, de refuser de travailler avec de grands réalisateurs (Peckinpah). Après "DEATH WISH", il aurait pu choisir une toute autre carrière. Il a opté pour les westerns et les films d'action. C'est un peu dommage, surtout quand on voit "INDIAN RUNNER".
    Mais tu as raison : sa personnalité était si forte, que c'est LUI qu'on allait voir, pas ses films. Un phénomène unique ou presque.

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  9. Charles Bronson avait un charisme invraisemblable. Et avait des rôles de dur. Et effectivement, son statut de personnage mystérieux ajoute au tout. Sans compter que son côté justicier dans la ville a amplifié cette aura de héros populaire, quasi de genre, loin de tout tralala psychologique...

    Son statut en France est quand même très particulier. Il a été l'acteur américain qui est venu tourner en France, et plus largement en europe, pour enfin éclater sur le plan de la popularité personnelle. "Il était une fois dans l'ouest" a quand même fait quinze millions d'entrées !

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  10. Considérons la personne. Charles Bronson avait un physique spécial, athlétique, cheveux sombres, yeux de félin, taille moyenne, sourire agréable et moqueur. Pourquoi tant de gens l'aimaient ils dans les années 60 70 ? Parce qu'il était le gars d'à côté, le voisin solide, le collègue avec qui on bossait, le policier intègre, l'homme qui règle les problèmes et sur qui on peut compter. Honnête avec les femmes et droit avec les hommes.Quelqu'un dont on se sentait proche. Il ne vous prenait pas la tête avec de grands discours, autant de raisons d'aller le voir...

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  11. Aussi, oui.
    Une bonne définition pour ses rôles dans "SOLEIL ROUGE" ou "MR. MAJESTYK" ou "L'EVADE". Concernant ses rôles de taiseux plus ou moins anonymes, c'est encore autre chose. Le personnage qu'on a trop qualifié de monolithique, était en fait multiple.

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