La première saison de « DEXTER » était stupéfiante par sa thématique même : une série TV qui prenait un serial killer pour héros « positif », en lui donnant un rôle de ‘vigilante’, exécutant d’autres tueurs en série ! Il fallait déjà s’habituer à ce postulat encore plus culotté que celui de « THE SHIELD » qui elle, nous obligeait à prendre fait et cause pour un ripou sans foi ni loi. La saison 2 confrontait Dexter à son frère encore plus ravagé que lui. La 3, lui faisait rencontrer Jimmy Smits, en qui il croyait trouver un « copain de tuerie ». Dans la 4, il rencontrait une sorte de modèle en John Lithgow : un serial killer parfaitement intégré à la société. Et dans la 5, l’impossible quête de Dexter Morgan vers la normalité se poursuit avec la rencontre de Julia Stiles (qu’on n’a jamais vue meilleure), victime rescapée d’une bande de sadiques, déterminée à se venger de ses bourreaux. L’âme-sœur de Dexter ?
Alors que la cinquième année marque souvent l’essoufflement des meilleures séries, celle-ci est un véritable redémarrage. La précédente tirait un peu à ligne et diluait son propos, mais tout cela n’est qu’un mauvais souvenir : la cinquième de « DEXTER » est probablement la meilleure de toutes. Admirablement scénarisée, filmée au cordeau et interprétée avec une rare intensité, elle confronte Michael C. Hall (de plus en plus intérieur et dense) au remords, à la culpabilité de n’avoir pas pu sauver sa femme, assassinée à la fin de la saison précédente. Il va chercher la rédemption en se faisant justicier et en tombant amoureux de cette inconnue « née dans le sang », comme lui et portant en elle ce « sombre passager » qui la fait basculer dans la folie meurtrière. Hélas, ce joli couple de serial killers méticuleux et ultra-pro ne durera que le temps d’une sanglante vengeance. Car la disciple de Dexter ne portera pas sa malédiction à jamais.
Haletante, truffée de coups de théâtre et de ‘cliffhangers’ diaboliques, cette saison atteint la perfection, arrive clairement à maturité. Jennifer Carpenter est extraordinaire en fliquette obstinée. La scène où elle coince les justiciers à travers un rideau opaque est d’une totale ambiguïté : a-t-elle reconnu son frère ? A-t-elle passé un point de non-retour ? On reconnaît Peter ‘Robocop’ Weller, vieilli et émacié dans un rôle de flic corrompu et vicieux.
Attendons maintenant la prochaine saison, en espérant que les auteurs n’aient pas mis la barre trop haute avec celle-ci.
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