
Par contre, un passage nous a interpelés. Il concerne la séquence où Harmonica empêche Jill McBain de quitter sa ferme, en lui déchirant sa robe, alors que deux tueurs s'apprêtent à charger, depuis une colline voisine. M. Ortoli y voit un clin d’œil à « VERA CRUZ » en écrivant : « Le physique de Charles Bronson vêtu d’un costume clair de cow-boy défini par une sauvagerie animale et jouant de son harmonica des airs enjoués est donc une image musicale que l’on veut ressusciter à travers ce qui l’a organisée et rendue signifiante. C'est la raison pour laquelle, lorsqu’il surgit dans la grange pour protéger Jill, Harmonica commence par la molester vigoureusement, arrachant même sa collerette comme s’il allait la violer. Cette brutalité qui n’a strictement aucune raison d’être, l’immobilisation de la jeune femme suffisant largement, est un écho de la tentative de viol de Maria (Sarita Montiel) par Pittsburgh… ».
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Page du photoroman "STAR CINE WINCHESTER" |
À notre sens, il y a au contraire une très bonne raison à l’action d’Harmonica. Et même probablement deux : en arrachant la collerette et les manches blanches de Jill, l'homme élimine des cibles trop visibles pour les tueurs embusqués (qu'il a évidemment repérés, comme nous l’indique un rapide coup d’œil pendant qu'il maintient Jill à terre). Ensuite, en dénudant la poitrine de la jeune femme, il compte sur la lubricité des deux sbires – et il a bien raison – qui pourraient avoir l’idée de s’amuser un peu avant d’abattre leur cible. Et bingo ! Les tueurs voient Jill marcher vers le puits avec son décolleté plongeant, ils échangent un regard et rangent leurs carabines, avant de chevaucher vers la ferme, se mettant à la portée du colt d'Harmonica. Ce qui causera leur perte.
Harmonica ne fait RIEN sans raison !
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